De retour de 4 jours entre amis dans le Gers, à jouer, manger, boire, et rejouer, remanger et reboire.
De bons moments où ont prévalus le beau jeu et la mauvaise foi.
Je suis ressorti gagnant, car sur les 4 ou 5 tournois qui ont eu lieu je me suis placé 2 fois 2ème, et dans des parties dites "principales" : le tournoi de H.O.R.S.E et le tournoi deepstack.
Pour le HORSE, pas de secret, juste une chance insolente. En plus dans une configuration que je déteste, j’en ai parlé dans un autre post où j’avais exposé cette longue et douloureuse experience que fut mon premier tournoi de HORSE.
La fois dernière j’avais atteint la 3ème place en jouant tight au départ et n’importe comment à la fin.
Cette fois-ci j’ai pris l’option de jouer n’importe comment dès le départ dans le but de me faire sortir très vite. Mon plan était simple : jouer TOUS mes connectors, suited connectors et gap connectors, chercher les tirages, avancer les jetons, encore et encore. Au début cela a bien marché, mon stack a bien fondu. Et puis je me suis mis à toucher comme un saligot et à destacker tout le monde.
Au final je me retrouve en HU contre Fred, qui comme moi n’est pas fan du stud et des jeux hi-low. Après s’être envoyé tapis contre tapis 2 fois de suite pour splitter le pot les 2 fois, nous décidâmes de faire un deal et partager les lots.
Au sortir de cette seconde expérience (moins "douloureuse" que la première, mais tout aussi éprouvante), je reste sur l’idée que le stud et, dans une moindre mesure, le omaha hi-low, sont des variantes basées essentiellement sur les mathémathiques et la chance, là où le hold’em no limit propose des outils supplémentaires (tels que les grosses relances, le all-in, une plus grande efficacité des bluffs, la fold equity, la fear equity) qui relèguent la chance au second plan.
Mais bon je suis certainement dans le faux, puisque les plus grands joueurs au monde sont des maîtres des mixed games.
De plus je pose sur ces variantes le regard d’un noob qui ne maîtrise pas la technique, qui joue un peu n’importe comment et qui en plus gagne en jouant n’importe comment. Facile donc pour moi de ne retenir que l’aspect chance du jeu. Tout comme une personne jouant pour la première fois au NLHE ne voit que les chattages river et les runner-runners, sans voir l’aspect technique.
Cela relativise vachement le poker je trouve. On essaie de se battre pour faire de ce jeu un sport d’esprit (déjà rien que le mot m’amuse) au même titre que les échecs, en mettant en avant la technique, la réflexion, la stratégie, la psychologie et pour enfoncer le clou les pros et les bouquins nous parlent du facteur chance 0% sur le long terme. Mais quand on prend un peu de recul, que l’on récupère un regard neuf et innocent, on voit juste une jeu de carte fun où tu chattes à la river.
Le deuxième tournoi principal, deepstack, se jouait en NLHE. J’ai vraiment bien aimé jouer cette partie, indépendamment du fait que j’ai fini 2ème. Pour la première fois en live, j’ai pu jouer comme j’ai toujours voulu jouer en live : sans frustration, en toute décontraction. Avec une première partie de tournoi où j’ai relancé ou payé des relances avec des petites cartes (connectors ou suited connectors), essayé de placer des bluffs (sans succès hélas) et volé quelques blinds avec de parfaites poubelles. Une deuxième partie de tournoi en short stack, avec des pushs que je n’aurais pas fait avant, des resteals, jusqu’à cette main pivot où arrivé à M=7 juste avant l’augmentation des blinds, de BB, je fais tapis en resteal avec dérrière une relance de Xavier au bouton. Vu l’argent qu’il a à rajouter (quasiment la moitié de son tapis), il lui est impossible de suivre s’il n’a pas une main faite ou une main genre AJ+.
Après une longue réflexion, Xavier décide de me payer et retourne A5 suited. De mon point de vue c’est du pur gamble de sa part. Cela n’a pas l’air de le déranger. On est proche du coin flip (44%/55%). Le flop m’amène un valet. Je double, quelques coups après les blinds augmentent méchamment et Xavier passe en mode survie.
Un peu plus tard je paie un tapis avec AK, puis un petit tapis avec 8-6. Je deviens chip leader.
Je m’endors un peu avant l’ITM (3 joueurs), puis recommence à jouer.
Finalement cela se fini salement contre Pascal qui fait tapis sur tapis et me crame KQ avec 5-4 qui touche un 5 à la river. CQFD.
Prochain live en juin, pour la finale AIP live tour.